Page:LeMay - Picounoc le maudit, Tome II, 1878.djvu/234

Cette page a été validée par deux contributeurs.

était gardienne chez Letellier, le soir du meurtre, pendant l’absence de Noémie.

— Vous étiez gardienne chez Letellier, le soir du meurtre ?

— Oui, monsieur.

— Quel âge aviez-vous alors ?

— J’avais douze ans, monsieur.

— Que s’est il passé alors ?

— Madame Letellier m’avait demandé pour avoir soin de son enfant, pendant qu’elle irait à confesse. Je berçais le petit sur mes genoux — Plusieurs sourirent en regardant le petit qui était maintenant le beau grand garçon qu’on appelait M. l’avocat Victor — Je berçais le petit sur mes genoux, continua le témoin. Tout à coup, vers neuf heures ou neuf heures et demie, M. Letellier entre. Il était affreusement changé. Il s’approche de l’enfant, le regarde en pleurant, le prend dans ses bras, l’embrasse plusieurs fois, et me le rend en disant : Aies-en bien soin… car il n’a plus de mère !

— Sa mère est allée à confesse, que je réponds, il la verra demain.