Page:LeMay - Picounoc le maudit, Tome II, 1878.djvu/233

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Vous l’avez deviné ?…

La vieille ne voulut plus ajouter un mot. De guerre lasse on dut l’éloigner. Plusieurs témoins vinrent déclarer que Letellier s’était presque tout à coup montré terriblement jaloux. Puis vint Angèle Mercier, femme de Noé Delorme. Elle déclara que lorsqu’elle était enfant, Picounoc la payait pour lui faire dire qu’elle portait des billets doux de la part de madame Letellier au docteur et de la part du docteur à madame Letellier, et pour lui faire dire aussi à Joseph Letellier qu’il allait, lui Picounoc, en cachette voir Noémie ; que tout cela était faux…

La malice hypocrite de Picounoc se dessinait peu à peu, mais sûrement. On voyait un rayon d’espoir briller sur le front du prisonnier. François Bernier, de Ste. Croix, suivit. Il dit que le soir du meurtre de la femme de Saint-Pierre, il avait ramassé un fanal, dans le jardin, et qu’il l’avait donné à Geneviève, une espèce de folle qui demeurait la plupart du temps dans le voisinage. C’est tout ce qu’il savait. Vint ensuite le tour de la petite José Antoine — Héloïse Hamel — qui