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— À l’église.

— Savez-vous comment le meurtre a eu lieu ?

— Oui… mon mari m’a tout expliqué.

— Racontez fidèlement, s’il vous plaît ?

Le silence, déjà profond, se fit encore plus absolu ; chacun retenait son souffle pour ne rien perdre de ce récit nouveau.

— Ce fut Saint-Pierre qui alluma la jalousie dans le cœur de mon mari, en lui disant, à chaque instant, que j’étais légère et oublieuse de mes devoirs. D’abord, mon mari n’en crut rien ; mais il m’observa davantage et interpréta mal mes actions les plus innocentes. Il devint véritablement jaloux sans que j’eusse la plus légère faute à me reprocher, Dieu le sait. Quand Saint-Pierre le jugea assez prévenu, il lui jura que je serais à lui-même Saint Pierre quand il le voudrait, et, la veille de la fête de l’église, quand je fus partie pour aller à confesse, il vint de nouveau trouver mon mari et lui dit : Rends-toi ce soir, vers neuf heures, dans mon jardin, et cache-toi bien, tu verras si je suis un menteur. Mon mari répliqua : Ma femme est à l’église. — C’est pour mieux te tromper, répondit Saint Pierre. — Elle