Page:LeMay - Picounoc le maudit, Tome II, 1878.djvu/224

Cette page a été validée par deux contributeurs.

voici. Je ne sais pas ce qu’il va dire, par exemple, ce fanal…

La cour éclata de rire malgré la solennité de la circonstance.

Transquestionné. — L’accusé a avoué, en votre présence, qu’il a tué Aglaé Larose, la femme de Saint-Pierre ?

— Pour ça, oui ! mais il croyait avoir tué sa propre femme, comprenons-nous. Il pensait l’avoir surprise dans les bras de Picounoc…

— Qui a conseillé à l’accusé de revenir au pays ?

— Personne. Il s’est dit comme ça : Puisque c’est la femme de Picounoc que j’ai tuée, j’ai été le jouet et l’instrument d’un grand scélérat ; allons à la grâce de Dieu : il faut que la clarté se fasse… Et nous sommes partis tous deux.

La fortune inconstante allait tourner encore, et l’accusé apparaissait déjà, aux yeux de plusieurs, avec l’auréole du martyre. Madame Letellier fut appelée. Elle parut vêtue de noir et voilée ; mais, pour rendre témoignage, elle rejeta en arrière les replis de deuil de son grand voile, et sa douce figure fit entrer la