traité, quand il faisait l’école, mon ami Djos Letellier. Là-dessus je chante pouille au vieux renégat, et je ne sais comment, mais j’arrive à dire : Pauvre Djos ! s’il n’avait pas eu tant d’ennemis, il serait encore heureux, son enfant ne serait pas orphelin — tous les yeux se braquèrent sur le jeune avocat — et sa femme ne serait pas veuve, sa femme ne serait pas veuve, remarquez bien cela !
— Sa femme veuve ? me dit le grand-trappeur qui pleurait.
— Et oui, depuis vingt ans.
— Tu te trompes ! qu’il ajoute en secouant la tête, Djos a tué sa femme dans un moment de folle jalousie.
— Il ne l’a pas tuée puisque je l’ai vue il y a cinq ans, que je riposte ; c’est la femme de Picounoc qu’il a tuée !…
— Mon Dieu ! mon Dieu ! s’écrie le grand-trappeur en tombant à genoux.
— Le missionnaire lui demande ce qu’il a. Il pleurait comme une Madelaine, et criait : Noémie ! Noémie, pardon !… ah ! je n’ai pas tué ma femme !… mon Dieu, soyez béni !…