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L’ex-élève continua : Je prévins la défunte, et j’avertis aussi l’accusé, car de ce moment je perdis toute confiance en Picounoc, — pardon ! en Saint-Pierre — mais ni Aglaé Larose, ni Joseph Letellier ne s’occupèrent de mes avis. Je partis pour l’ouest quelque temps après le meurtre d’Aglaé. Je savais bien que Letellier était accusé de ce meurtre ; mais j’ai toujours pensé qu’il y avait une ruse en cette affaire, et quoique ne m’expliquant pas la fuite ou la mort de Djos Letellier je ne le croyais pas coupable. Un jour, il y a trois mois de cela environ, nous étions réunis, sauvages et trappeurs, dans une petite chapelle, au fort Providence, sur le lac des Esclaves. Le grand-trappeur arriva. Nous le connaissions tous comme chasseur et l’aimions beaucoup, mais nous ne savions ni son nom véritable, ni d’où il venait. Jamais il n’avait voulu desserrer les dents à ce sujet. Ce grand-trappeur d’alors, c’est l’accusé d’aujourd’hui. Moi je me mets à parler de Lotbinière, à propos du vieux chef des Couteaux-jaunes, le Hibou-blanc, qui venait de se trahir et de s’avouer Canadien renégat, autrefois instituteur. Ce misérable s’appelait Racette de son vrai nom, et il avait bien mal-