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quelle l’accusé avait fait allusion se nommait Aglaé. La transquestion tournait contre l’accusé. Le témoignage de Robert Picouille fut le même que celui de son ami. Les deux rusés compères s’étaient fort bien entendus. La Couronne fit entendre plusieurs autres témoins pour faire éclater les vertus civiques et les qualités du citoyen Picounoc. L’un d’eux poussa la bonne volonté jusqu’à déclarer qu’il était grandement question de l’élire marguillier à la Noël prochaine. D’autres vinrent déclarer qu’ils avaient entendu dire que l’accusé aimait Aglaé la femme de Picounoc ; mais aucun ne put, toutefois, citer un seul fait à l’appui de ces on-dit. D’après tous ces témoignages explicites et formels, il était difficile de croire à l’innocence de l’accusé. Aussi, malgré son apparence honnête et paisible, commença-t-il à perdre les sympathies du public. Pendant les dépositions des témoins il fronça souvent les sourcils, comme un homme qui sent la colère bouillonner au fond de son âme : il sourit aussi parfois, mais avec amertume. La défense fit comparaître ses témoins à son tour.

L’ex-élève fut entendu le premier.