Page:LeMay - Picounoc le maudit, Tome II, 1878.djvu/217

Cette page a été validée par deux contributeurs.

C’est bien ; vous pouvez vous retirer.

Picounoc poussa un soupir de soulagement. Il promena son regard dans la salle et toutes les figures parurent lui sourire. Charlot Grismouche fut appelé et assermenté.

— Vous connaissez le prisonnier à la barre ? demanda l’avocat de la couronne.

— Oui, répondit-il, je l’ai vu à Montréal, il y a un mois à peu près. Nous avons soupé et passé une partie de la nuit ensemble à l’hôtel.

— Vous a-t-il parlé de l’affaire du 24 septembre 1851 ?

— Nous avions sablé quelques coups ensemble et nous avions la langue déliée ; nous nous vantâmes d’avoir fait quelques bons coups dans notre vie. Il dit, lui, qu’il en avait fait un, il y a une vingtaine d’années, et qu’il l’avait bien regretté, parce que cela l’avait obligé de fuir et de se faire passer pour mort. Sollicité par nos questions il avoua qu’il avait tué une femme qu’il aimait beaucoup : Ne parlez de rien, ajouta-t-il, j’espère que l’affaire est oubliée et qu’on me laissera en paix.

Transquestionné, il dit que la femme à la-