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— Voulez-vous entrer, monsieur ? demanda Victor, vous n’avez pas déjeuné ; vous prendrez une tasse de thé avant de continuer votre route.

— Vous offrez de si bon cœur que je ne saurais refuser, répondit le grand-trappeur.

Et il descendit de la voiture, avec son fusil à la main et ses pistolets à la ceinture.

— Entrez-vous, Geneviève ? demanda Victor à la folle.

— Non, j’ai peur de ces armes-là — elle montrait la carabine et les pistolets du chasseur — je m’en vais chez Picounoc.

— Bonjour, mère, dit Victor en entrant. Et il embrassa Noémie qui venait au devant de lui, le rire sur les lèvres. L’étranger, debout près de la porte, regardait avec attendrissement la délicieuse petite scène d’intérieur qui se passait devant lui. La veuve — comme nous continuerons encore à appeler Noémie — parut étonnée de la visite du chasseur. Elle pensa à l’ex-élève qu’elle avait vu dans un pareil costume, il y avait cinq ans.

— Est-ce notre ami Paul ? murmura-t-elle.