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M. Victor : j’ai une idée qui peut nous être utile dans notre grande entreprise — Cette grande entreprise, c’était de sauver son père, mon ami, l’ancien Pèlerin de Ste. Anne — Je vais voir Picounoc et tâcher de lui faire croire que Geneviève dont il n’a jamais dû se défier, va lui jouer, au procès, quelque bon tour. En effet, j’accoste l’ancien camarade Picounoc, et je joue si habilement mes cartes que bientôt je m’aperçois qu’il a peur de Geneviève. Alors, que je pense, il y a quelque chose qui va mal pour toi, mon vieux, et je n’ai pas été mal inspiré. Mais je me dis en moi-même : cette pauvre Geneviève est exposée par notre faute, il faut veiller sur elle. En effet, après ce jour je ne l’ai pas perdue de vue… Cependant elle a été tuée sans que j’aie pu la défendre. Le jour de sa mort, Geneviève fut envoyée par Picounoc à la rivière du Chêne, chez M. Chèvrefils, le bossu, pour porter une lettre. Je la suivis. Quand elle sortit de chez M. Chèvrefils elle portait un petit paquet. Elle reprit le chemin de Lotbinière et entra chez Madame Gagnon, dont la maison se trouve à une distance d’une demi-lieue environ de chez le bossu. J’attendis assis sur la