Page:LeMay - Picounoc le maudit, Tome II, 1878.djvu/182

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Certainement, et même c’est votre devoir, non pas de poursuivre pour avoir de l’argent, mais pour faire reconnaître l’innocence de votre femme, et faire punir un calomniateur…

— Je voudrais poursuivre pour mille piastres.

— Vous avez tort, parce que l’on croira que vous spéculez sur l’honneur de votre femme.

— Alors faites comme vous l’entendrez.

— Quel est le nom de cet homme ?

— André Barabé…

— Et le nom de votre femme et le vôtre ?…

— Gagnon, Madame Alexis Gagnon, de Lotbinière.

Le jeune avocat bondit sur son siége. Il prétexta une douleur névralgique et fit un tour dans la pièce, en s’efforçant de se remettre de sa surprise.

— M’y voici, dit-il, je prends votre cause. Nous irons au « criminel ». Elle sera sur le rôle pour le terme prochain. Je vais intenter l’action immédiatement.

— Et vous avez bon espoir ?…

— Oh ! oui ! restez tranquille, ça va marcher…