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mura l’ex-élève. Il remercia Bernier, tout surpris de ce qu’un homme se dérangeât pour si peu, et revint à Lotbinière, le cœur joliment refait.

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Victor assis à son bureau écrivait, et de temps en temps une larme tombait sur le papier étalé devant lui. Le pauvre jeune homme avait peur de ne pas être assez éloquent, assez habile pour sauver son père. Quelqu’un frappa et entra de suite. Ce quelqu’un accusait bien soixante ans, et portait une figure vulgaire et fatiguée… par le vice, sous un front complètement dénudé…

— En quoi puis-je vous être utile, monsieur ? demanda l’avocat.

Le rustre roula son chapeau entre ses doigts :

— Je voudrais avoir une consulte, monsieur ; on m’a dit que vous êtes bon avocat.

— Parlez ! je vous écoute.

— Je voudrais poursuivre en dommage un de mes voisins qui a dit que ma femme avait empoisonné une autre femme.

— C’est grave…

— J’en ai bien le droit, n’est-ce pas ?