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— N’importe ! vociféra-t-il, je t’aurai…

Puis, se ravisant tout à coup, il éclata de rire.

— Picounoc ! Picounoc ! s’écria-t-il encore tout haut, quand tu ne réussiras pas, le diable lui-même n’aura que faire d’essayer…

Il fit plusieurs questions à Geneviève qui lui parut plus égarée que jamais, et prenant un petit paquet tout préparé, il la pria de le donner en passant à Madame Gagnon. En recevant le paquet Madame Gagnon pâlit légèrement, puis ensuite rougit beaucoup. Elle s’approcha de l’armoire et le développa : C’est du thé, murmura-t-elle, et du bon !… Geneviève, il est l’heure de souper, veux-tu prendre une tasse de thé ? demanda-t-elle à la folle.

— Oui, répondit la pauvre femme qui avait faim et soif.

Le thé fut servi. Geneviève le trouva bien fort, bien amer, mais elle en but deux tasses. Réconfortée, elle exprima son intention de partir, et Madame Gagnon ne la retint point. L’ex-élève la suivit de nouveau. Elle avait à peine fait une demi-lieue que sa démarche parut inégale, tantôt lente, tantôt précipitée,