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femme, et quand il lui raconta dans tous les détails l’histoire du vieux mendiant, il se leva, comme fou de terreur, et, tombant à genoux devant son crucifix, il y demeura longtemps prosterné. Quand il se releva, il vit que Victor pleurait. Alors il lui mit les mains sur la tête en disant :

— Mon fils, je te bénis !… car tu as pardonné en mon nom. Prends soin de ton vieil oncle et continue la tâche noble mais difficile que tu as entreprise.

Victor se sépara de son père pour continuer ses recherches. Il descendit au Foulon par le grand escalier, qui se trouve vis-à-vis de la prison, et prenant la rue Champlain, se dirigea vers la basse ville. Rendu à la porte de l’auberge de l’Oiseau de Proie, il s’arrêta un instant, comme indécis, puis, tout à coup il entra. La Louise et sa mère éprouvèrent un mouvement de vanité, car un pareil visiteur ne se présentait pas souvent.

— Vous ne me connaissez pas, Mesdames, dit Victor, mais moi je sais que j’ai une dette de reconnaissance à vous payer…

— Vous, Monsieur ! reprit vivement la Louise ?