Page:LeMay - Picounoc le maudit, Tome II, 1878.djvu/155

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Pour revoir sa femme ; c’est assez naturel.

— Il a eu tort.

— Peut-être ; mais dis-moi donc, ne comptes-tu que sur ton seul témoignage pour le faire condamner ?

— C’est assez.

— Tu pourrais te faire illusion… On n’envoie pas un homme à l’échafaud de gaieté de cœur.

— N’importe !…

— Prends garde : quelquefois en prouvant trop, on ne prouve rien du tout… si tu manquais ta preuve… ou si elle était démolie de quelque manière ? As-tu songé à cela ?

— Pourquoi y songer ?

— Pour ne rien faire de trop, ou de mal. Il est toujours bon de réfléchir avant d’agir ; il est bon de savoir où peut conduire le chemin que l’on prend.

— Es-tu venu ici pour me faire des sermons ?

— Pas du tout ; mais pour te dire que tu es entré dans une route épineuse.

— J’en sortirai bien.

— Je suis ton ami, eh bien ! écoute : à ta