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mais voyez-vous, je sais que Picounoc est l’ami intime de M. Chèvrefils, et que M. Chèvrefils est hospitalier et fier de s’entourer de gens marquants… J’espère bien qu’il l’éloignera de sa maison lorsqu’il le connaîtra mieux.

Madame Gagnon se remit tout-à-fait.

— Vous avez des témoins, reprit-elle, qui prouveront l’innocence de votre père ?

— Il y aura conflit de témoignages, car Picounoc va jurer qu’il l’a vu frapper.

— Vous croyez ?

— J’en suis certain. Il vous l’a dit lui-même, ce me semble ?

— En effet, je crois qu’il a dit quelque chose comme cela.

— Et j’avoue que mon père n’aurait pas dû se sauver… Cette fuite, c’est l’aveu pour plusieurs.

— Vous avez raison, Monsieur, et c’est, il faut le reconnaître, assez logique.

— Picounoc va largement exploiter ce fait ; il ne se gêne pas de le dire ; mais il y a quelque chose qu’il expliquera difficilement, c’est le châle qui a servi à tromper mon père.

— Le châle ? demanda la Gagnon.