— J’espère que vous sauverez votre père, car il est innocent, j’en suis sûre ?
— Madame, je ferai mon possible, et, avec la grâce de Dieu…
— Mais ce doit être assez facile de sauver un innocent…
— Pas toujours, madame…
— Est-ce que vous craindriez ?…
— Il y a tant de mauvaise foi, tant de malice dans le monde…
— Hélas ! oui, vous avez bien raison… Et ce Picounoc, je pense, n’est pas de bois de calvaire.
— Le connaissez-vous ?
— Assez peu, j’habite la paroisse depuis deux mois seulement.
— Vous avez pu le rencontrer ?
— Je l’ai rencontré quelquefois.
— Chez M. Chèvrefils probablement ?
Madame Gagnon, un peu décontenancée par les questions qui tombaient drues et l’intervertissement des rôles, hésita une minute.
— Je suis peut-être indiscret, reprit Victor,