Page:LeMay - Picounoc le maudit, Tome II, 1878.djvu/15

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Il a bien fait, et je ne lui conseille pas de revenir…

Un long silence suivit. Les voyageurs passèrent la petite rivière du Chêne qui sépare, au fleuve, Ste. Emmélie de St. Jean, puis ils arrivèrent à la grande rivière. La grande rivière du Chêne est parsemée, à son embouchure, de petites îles ombragées de chênes et d’érables. Un pont magnifique relie la côte est à l’une de ces îles, et un autre pont plus petit va de l’île à l’autre rivage. Il ne coule sous ce dernier pont, qu’un mince bras de la rivière qu’on appelle le canal. Une centaine de maisons sont assises coquettement sur la rive occidentale, au pied du coteau que domine une jolie église gothique. C’est un immense bocage où serpentent les ondes d’une rivière, où s’agite un essaim de travailleurs, d’où s’élèvent les fumées bleues de cent foyers. Les voyageurs passèrent devant la maison du bossu. Une vieille femme à l’air anxieux et triste sortait de cette maison.

— Voulez-vous m’emmener à St. Eustache ? demanda-t-elle au cocher, je suis invitée à la fête de la grosse gerbe, et, si je me rends à pied, je ne pourrai pas danser, je serai trop lasse.