— Qui êtes-vous donc ? qui êtes-vous ? demanda le jeune homme tout terrifié…
— Je suis un misérable que le Seigneur a bien châtié, répondit le vieillard.
— Espérez le pardon alors, reprit Noémie, car Dieu est juste et ne punit qu’une fois…
— J’espère le pardon de Dieu, car je me repens et je bénis la main qui me tient dans la poussière, balbutia le mendiant ; mais je ne puis pas espérer le pardon des hommes… et pourtant je le demande !…
— Les hommes ne sont point miséricordieux comme le Seigneur, mais ils doivent pardonner cependant : « Pardonnez-nous nos offenses comme nous les pardonnons… » reprit Victor.
— Ah ! tu es bien le digne enfant de ton père, et Dieu te bénira, murmura le vieillard.
— Qui êtes-vous donc ? répéta Victor.
— Qui je suis ? je suis Asselin ton grand-oncle.
— Mon oncle Asselin ! s’écrièrent à la fois Victor et Noémie…
— Oui, Asselin votre oncle !… oh ! je n’ose prendre ce nom que j’ai prostitué…