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champs. En un clin d’œil le tour fut joué. Asselin était ruiné bel et bien, et d’autant mieux que le feu consuma, la même nuit, le ménage et la maison dont il était propriétaire.

— Nous avons raconté cette affaire au bossu de Ste. Emmélie, mais avec une légère variante, dit Charlot. Nous nous sommes fait passer pour les victimes…

La porte de l’auberge s’ouvrit tout à coup, et tous les yeux se tournèrent vers le nouvel arrivé. Les deux compères se touchèrent du coude et clignèrent de l’œil. C’était le bossu qui entrait. Il marcha droit au comptoir. Robert et Charlot firent un pas en arrière.

— Ne vous dérangez pas, messieurs, dit le bossu, feignant de ne pas les reconnaître.

Les deux vieillards s’effaçaient petit à petit.

— Faites-moi donc l’honneur de prendre un verre avec moi, invita le bossu.

— Merci, nous venons de prendre, dit Charlot, en se retirant toujours.

— Venez donc ! sans façon… je ne bois jamais seul, dit le bossu.

Force fut aux deux voleurs de revenir près du comptoir. Le bossu ordonna trois verres