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— Et ils sont à la veille de se retirer des affaires, dit Robert.

— Même que ton mari m’a dit qu’il allait acheter une terre et vivre paisiblement des rentes des autres, comme un rat dans son fromage.

— Mon Dieu ! que j’ai eu de la peine ! soupira la Louise.

— Cela se comprend.

— Et Asselin ? dit la Louise.

— Pauvre comme deux Jobs.

— Ce que c’est !

— Oui, ce que c’est ! répéta Robert. Il a fermé boutique ces jours-ci, grâce au dernier tour que ton mari lui a joué. Nous étions là, et il y a deux mois au moins que cette belle affaire a eu lieu. C’est réellement un de nos meilleurs coups. La Asselin, une vraie comédienne, vient se jeter aux genoux de son mari ; la paix est faite, l’absolution accordée… Bref pendant que le mari dort enivré d’un bonheur inattendu, sa femme lui donne, je suppose, un doux baiser sur le front, et descend silencieusement de la couche nuptiale. Elle savait où prendre la clef du coffre comme la clef des