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Il est dix heures du soir et l’on est au 15 d’octobre. Encore douze jours et le sort du prisonnier sera fixé. Entrons dans l’auberge enfumée de la mère Labourique. La Louise, veuve de son mari qui n’est qu’absent, verse à boire à deux vieux habitués ; la bonne femme s’est mise au lit et dort du sommeil des… endurcis.

— Et comme cela, Robert, vous avez-vu mon mari ? demande la Louise à l’un des buveurs.

— Comme je te vois là, ma fille, répond le vieillard, et il avale son verre.

— Nous avons pinté ensemble toute une nuit, dit l’autre vieillard.

— Et la Asselin ? continue la fille de la mère Labourique.

— Toujours à ta place, répond Robert…

— Que font-ils pour vivre… ?

— Ils mangent et boivent…

— Et pour avoir de quoi boire et manger ?

— Ils volent…

— Mais ils sont plus chanceux ou plus adroits que nous, ajouta Charlot.