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avait peur des larmes si elle bravait les menaces.

— Mon père, dit-elle, nous parlerons de cela plus tard, laissez-moi me retirer je suis souffrante.

Et elle s’éloigna.

Picounoc la regarda s’enfuir. Il eut un sentiment de compassion.

— Pauvre enfant ! murmura-t-il, tu ne peux pas être heureuse, car tu es d’une race maudite… Il faut que tu subisses ta destinée… Et puis, ajouta-t-il en s’animant, il faut que Djos monte sur l’échafaud !…

Victor revint à Lotbinière. Il aborda tout le monde, cherchant dans les on-dits quelque bribe utile à sa cause, plantant des jalons pour s’orienter vers le but où il tendait. Il ne recueillit pas grand’chose. Il put s’assurer, toutefois, que la défunte femme de Picounoc n’avait jamais porté de châle comme celui qu’elle avait lorsqu’elle fut tuée. Ce châle avait donc été acheté exprès pour tromper le malheureux Letellier, puis caché avant et après le crime. Il questionna le bossu, mais le rusé compère ne se souvenait de rien. Vic-