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— Depuis que j’ai fait arrêter le meurtrier de ta mère ?

— Oui, mon père…

— Et que t’a-t-il dit ?…

— Il m’a dit : Quoi qu’il arrive, je t’aimerai toujours… car, ajouta-t-elle, l’âme serrée par l’émotion — car, dit-il, les enfants ne doivent pas porter la peine due aux fautes de leurs pères…

Picounoc réfléchit une minute :

— Et que compte-t-il faire ? demanda-t-il.

— Sauver son père, répondit Marguerite…

— Et comment le sauvera-t-il ?

— Je n’en sais rien.

— Je le crois bien que tu n’en sais rien, et lui non plus ne peut le savoir,… car cet homme qui fut un jour mon ami, ce misérable qui fut l’assassin de ma femme, le meurtrier de ta mère, ne peut pas être sauvé ! Au reste, ne s’est-il pas avoué coupable lui-même en disparaissant après son crime ; pour ne reparaître que vingt ans après, alors qu’il supposait tout oublié.

Marguerite pencha la tête et ne répondit rien.