le pont, s’entretenaient aussi, dans le même temps, de l’arrestation de Letellier.
— Tu as ma parole, dit Picounoc, et tu auras ma fille, mais il faut mener le procès rondement, et passer la corde autour du cou de ce misérable.
— Ta déclaration est formelle ?
— Oui, sans doute ; mais abondance de biens ne nuit pas : si je trouvais un ou deux témoins qui appuieraient de quelque façon mon témoignage.
— Je comprends ! je comprends, fit le bossu, souriant ; des gens qui auraient, par hasard, entendu quelques paroles échappées à Letellier… ou qui l’auraient vu faire des menaces à la défunte…
— Précisément… c’est cela !…
Le bossu se passa la main dans la barbe et fit semblant de réfléchir…
— La chose est possible… assez facile même… Tu peux essayer…
— Mais où irai-je ? à qui oserai-je m’adresser ? Si j’allais tomber entre les mains d’un traître ?
— Cela demande réflexion, en effet, répliqua le bossu.