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SOUFFLE RELIGIEUX



LA LAMPE DU SANCTUAIRE


Dans le temple pompeux ou la chapelle nue
Elle brûle. Elle brûle à l’aurore, à la nuit,
Lorsque tout prie et chante et lorsque meurt tout bruit.
Bénis les soins pieux qui l’ont entretenue !

Comme une étoile d’or qui percerait la nue,
Dans l’encens de l’autel doucement elle luit.
Comme un souvenir pur, quand une amitié fuit,
Elle illumine l’âme où la nuit est venue.

Elle donne à l’arceau de nouvelles ampleurs.
Elle sourit au juste ; elle compte les pleurs
Que les pécheurs vaincus répandent goutte à goutte.

Souvent sous sa lueur mon genou s’est plié,
Serait-elle un rayon de l’hostie oublié,
Avec l’écho des chants, sous l’adorable voûte ?