Page:LeMay - Les gouttelettes, sonnets, 1904.djvu/50

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
48
SOUFFLE RELIGIEUX



AU PAPE


Moi, je sais un vaisseau qui vogue, audacieux,
Toutes voiles au vent, sur la mer vaporeuse.
Je sais un phare aussi sur la côte pierreuse,
Et, dans le ciel obscur, un rayon gracieux.

Le front des matelots se penche, soucieux,
Quand le vaisseau gémit et que l’onde se creuse ;
Mais, passant en vainqueur dans la nuit ténébreuse,
Le vieux pilote chante et regarde les cieux.

Le phare qui reluit sur la haute falaise,
C’est la croix. Le rayon, lèvre de feu qui baise
Et fait étinceler les vagues, c’est la Foi.

Le navire puissant que bat l’ouragan sombre,
Qui franchit les écueils, fatigue, mais ne sombre,
C’est l’Église du Christ. Le pilote, c’est toi.