Page:LeMay - Les gouttelettes, sonnets, 1904.djvu/198

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
196
FANTAISIE



MA PENDULE


Je trouve qu’il est tard et demande, incrédule,
Si comme au temps jadis l’aiguille marque vrai.
Que je sois au labeur, que je sois désœuvré,
Elle marche grand train maintenant ma pendule.

Dans la paix des vieux ans mon cœur récapitule
Les doux moments inscrits à son cadran cuivré.
Son timbre vivre encor’, mais il semble navré ;
Ce n’est plus le refrain des espoirs qu’il module.

Devant elle, anxieux, je m’arrête parfois
Comme si j’allais voir, en bandes affolées,
Remonter du néant mes heures envolées.

Ah ! c’est qu’elle a sonné, d’une joyeuse voix,
Le réveil de mes jours dans une humble demeure,
Et qu’elle va bientôt sonner ma dernière heure !