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SOUFFLE D’AMOUR



SOUFFLE D’AMOUR


Son œil m’enveloppait comme l’azur céleste ;
C’était l’enivrement dans la sérénité.
J’aurais voulu la voir toute une éternité,
Sa main me dit adieu d’un adorable geste.

Elle partit, courant sur les fleurs d’un pied leste,
Et je crus voir se fondre une divinité.
Aussitôt j’entendis comme une infinité
De chants et de soupirs dans ma retraite agreste.

Descendaient-ils des nids cachés dans les rameaux ?
De la cime des bois qu’une brise balance ?
Du violon plaintif d’un barde des hameaux ?

Violon, bois et nids faisaient partout silence,
Et rien n’éveillait plus les échos d’alentour…
C’est mon cœur qui vibrait au souffle de l’amour.