Vous êtes pleins de calme aussi… L’aile et la feuille
Glissent sans bruit autour du front qui se recueille.
Vos rameaux sont touffus, mais je vois, à travers,
La lumière tomber comme des cieux ouverts.
Au pied de vos vieux troncs où s’accroche la mousse,
L’insecte vêtu d’or babille et se trémousse ;
Et baignés de soleil, sur vos altiers sommets
Les sauvages oiseaux ne se taisent jamais.
Aurai-je mon ruisseau tapageur ? Son murmure
M’endormirait peut-être, alors que la ramure
Protégerait mon front comme une douce main.
Aurai-je un lac d’azur, où la fleur de carmin
Penchera, comme un cœur qui saigne, son calice ?
Aurai-je une colline où l’œil avec délice,
Embrassera parfois tout mon bonheur d’un coup ?
Aurai-je tout cela ? C’est demander beaucoup ;
Mais c’est là l’idéal où mon âme s’élance,
L’oasis où peut-être, un jour, dans le silence,
Loin du monde insensible à mon dernier adieu,
J’irai mourir en paix, sous le regard de Dieu !