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le retour aux champs

Le retour aux champs


Enfin j’ai secoué la poussière des villes ;
J’habite les champs parfumés.
Je me sens vivre ici, dans ces cantons tranquilles,
Sur ces bords que j’ai tant aimés.

L’ennui me consumait dans tes vieilles murailles,
Ô noble cité de Champlain !
Je ne suis pas, vois-tu, l’enfant de tes entrailles,
Je ne suis pas né châtelain.

Je suis né dans les champs ; je suis fils de la brise
Qui passe en caressant les fleurs ;
Je souris à la digue où le torrent se brise
Avec d’impuissantes clameurs.

Mes premières amours, douces fleurs des vallées,
N’ont-elles pas été pour vous ?
Pour vous, rocs au front nu, forêts échevelées,
Vagues des fleuves en courroux ?