Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/90

Cette page a été validée par deux contributeurs.

vieux polisson. Attends un peu ! on va voir si le chapelet pourra les sauver…

Il essaye de lever la clenche de la porte. Elle est tenue par un loquet. Les femmes prudentes s’étaient enfermées. Il frappe discrètement.

— Que voulez-vous, demande l’hôtelière ?

— Nous sommes décidés à partir, et nous désirons vous payer, répond le chef.

La porte s’ouvre. L’honnête femme fait un pas en arrière en voyant les visages bouleversés de ses hôtes.

— Picounoc est garçon, moi je suis veuf, nous voulons vous épouser, repart Saint-Pierre, d’un ton cynique.

— Je ne vous comprends pas.

— Je vous aime ! dit le vieux damné, avec transport.

— Allez vous-en ! crie la femme en repoussant la porte.

Mais la porte ne se referme point, et les deux bandits entrent dans la chambre encore chaste.