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nom à leur maison nouvelle, et d’attirer des pratiques nombreuses. Elles ne se doutent pas du malheur affreux qui les menace. Pendant toute la soirée des gens entrent et d’autres sortent. Personne ne demande de chambre pour la nuit.

— Attendons toujours, dit le chef à Picounoc, bientôt les derniers s’en iront, alors nous prendrons nos lits. Il ne viendra plus personne, il passe dix heures.

En effet, un instant après, Saint-Pierre et le garçon de chantier restent seuls. Ils expriment leur désir de passer la nuit à La Colombe victorieuse, donnant pour raison la distance qu’ils ont à parcourir, et la pluie qui tombe par torrents. L’hôtelière les conduit à une chambre propre et bien aérée. Un lit large et garni d’un couvre-pieds blanc remplit un coin de cette chambre ; un lave-mains, deux chaises, une petite table, en complètent l’ameublement. La porte de l’auberge est fermée et les chandelles s’éteignent, comme de pâles étoiles s’éteignent dans le ciel qui se couvre. Le silence enveloppe la maison.

— As-tu étudié les lieux ? demande Saint-Pierre à son compagnon.