Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/79

Cette page a été validée par deux contributeurs.

yeux, avec ses blessures larges et saignantes. La nuit fut longue et pénible pour les deux femmes.

En sortant de La Colombe victorieuse, les deux agents de la police se dirigent vers l’Oiseau de proie. La porte de cette maison n’est pas encore fermée, et les brigands vident avec une indifférence affectée leurs verres de rum réduit. Ils entrent. Les brigands font bonne contenance. Pourtant une légère pâleur couvre la figure méchante de Charlot. La police essaie de se renseigner et veut les faire parler ; mais les rusés coquins se tiennent sur leur garde, et laissent le chef répondre à toutes les questions. Cependant l’un des agents ayant demandé brusquement à Charlot pourquoi il était sorti de l’auberge avant ses compagnons, Charlot paraît embarrassé et répond :

— Parceque j’avais besoin de sortir.

— Et où êtes-vous allé en sortant ?

— Je suis venu ici.

— Pourquoi n’avez-vous pas attendu les autres ?

— C’est mon affaire : je suis libre de sortir quand il me plaît, ou d’attendre qui je veux.