Un profond silence règne autour de lui, silence effrayant comme celui de la tombe. Il n’entend pas le vent murmurer à travers les barreaux de fer de la fenêtre : la nuit est calme. Il voudrait que la tempête s’élevât. Il entendrait peut-être, comme des échos perdus et lointains, les plaintes des rafales ; et ces plaintes se mêleraient aux siennes comme des voix amies et pleines de pitié. Le malheureux s’attache à tout : le prisonnier qui est seul dans son cachot se fait des amis du liseron qui s’étiole devant sa fenêtre étroite, de la brise qui dessèche, aux jours d’été, les parois humides de son tombeau, et du grillon qui crie sous la pierre de la porte.
Le muet, car c’est lui qui pleure en silence, s’attendait à chaque instant de partir pour le pénitencier. Il croyait que chaque jour nouveau, que chaque nouvelle nuit étaient les derniers qu’il allait passer dans son cachot. Il frémissait à la pensée de l’infamie dont son front allait être marqué. Il s’endormit en songeant à sa mère, et son sommeil fut paisible. Dès que le jour parut, la porte de sa cellule s’ouvrit et un prêtre entra. Le muet était levé depuis assez longtemps et priait à