— Vous avez sans doute quelque bonne amie à voir avant de vous éloigner pour un temps si long ?
L’ex-élève fixe sur Emmélie un regard plein de tendresse et de reproches. Elle ne peut soutenir ce regard qui la trouble et elle se met à jouer avec ses broches, faisant et défaisant les mailles de son tricot.
— Personne ne tient à me voir, moi, continue l’amoureux garçon.
— Personne ? repart Emmélie en lui rendant son regard éloquent.
— Connaissez-vous quelqu’un ?
— Oui !
— Qui donc ?
La jeune fille ne répond pas.
— Ô Emmélie, si c’était vous !
Emmélie se détourne. Une larme mouille ses cils blonds.
L’ex-élève, dans un transport délicieux, lui saisit les deux mains :
— Emmélie, s’écrie-t-il, je vous aime !
Emmélie sourit et dit après un instant de silence :