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Alors on invite le suivant. L’original, se lève et entonne le Magnificat.

— Attends à dimanche ! dit un drôle.

— C’est bien, répond l’ex-élève, je m’assieds à sa droite. Il montre la mariée. Sede a dextris suis !

Alors les vieux ont leur tour, et les chants du temps passé reviennent tous. Ils se dressent en quelque sorte en face des chants d’aujourd’hui ; et c’est une lutte plaisante, pleine d’intérêt et d’harmonie, entre la vieillesse et la jeunesse, entre la poésie d’autrefois et celle de maintenant. Les chansons d’amour, les légendes rimées, les refrains égrillards les couplets sarcastiques, tout cela monte, baisse, se croise, se mêle, s’enchevêtre, avec une verve, un charme, un entrain merveilleux.

Parmi les convives est une charmante enfant, c’est Marie-Louise. Elle est assise près de sa mère adoptive, madame Lepage. Elle est en vacances. Elle n’a pas encore passé une année au pensionnat, et déjà l’on voit dans son maintien, son langage et ses manières, les fruits des sages conseils et de la haute éducation que donnent, avec tant de dévouement, les femmes incomparables de nos couvents.