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de toutes parts des cris joyeux, des reparties drôles, des chants allègres. Les jeunes époux entrent et vont embrasser madame Bélanger, qui ne pleure plus, mais qui est toute rayonnante. Et alors, chacun à son tour donne à la jolie mariée le baiser de l’amitié.

Bélanger a défait les cloisons de sa maison, pour agrandir la salle. On s’assied et l’on cause pendant que les jeunes gens vont dételer les chevaux. Les joueurs de violon accordent leurs instruments, et passent sur l’archet la résine qui va lui faire mordre les cordes vibrantes. La chanterelle pousse des cris de folle joie, pendant que la grosse corde d’argent gronde sourdement.

En attendant le dîner l’on danse reels et cotillons, gigues simples et gigues voleuses. Quelques vieillards, pour donner des leçons d’élégance à la nouvelle génération, dansent des menuets gracieux. Puis les tables se dressent. L’on met, sur des chevalets d’occasion, des planches longues que l’on recouvre de nappes blanches. Le garçon d’honneur conduit à la première place les jeunes époux. Il fait asseoir à leur droite les suivants, à leur gauche, le père de Noémie et le subrogé