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s’incline, comme pour le retenir et se préserver de son poids énorme. Le toit pesant n’est pas ralenti par leurs efforts désespérés, mais il s’abaisse toujours, lentement, lentement, et les pièces se cassent et se broient les unes contre les autres.

— Malédiction ! vocifère le chef des voleurs. — Seigneur mon Dieu, s’écrie le maître d’école, ayez pitié de moi !

Prière sans amour, cri de peur d’une âme coupable, toujours inutiles, jamais entendus de celui qui sonde les cœurs et les reins !…

La masse pèse sur la tête des assassins, et ils se courbent, malgré eux, comme les roseaux que l’ouragan couche sur le rivage. La chute s’accélère. Une sueur froide coule sur leurs corps repliés. Le maître d’école, désespéré, se laisse tomber au fond de la cave, le long des pièces ébranlées. Le chef lutte encore et jette à Dieu qui le damne un blasphème épouvantable. Il tombe, ou plutôt se fait écraser par la masse alourdie qui descend toujours. Le maître d’école pousse un cri affreux. Un morceau de bois vient de lui broyer le pied.