Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/277

Cette page a été validée par deux contributeurs.

y mettons des patates chaque automne. Elles s’y conservent bien. Nous en mettrons encore cette année : il faudra voir cependant si elle est en bon état. Tu pourras peut-être t’assurer de cela toi-même.

— Sans doute, répondit le jeune garçon, qui ne soupçonnait aucunement les traîtres desseins de sa tante. Je m’y rendrai ce soir même ; il me tarde de faire le tour de cette terre que mon pauvre père a tant de fois arrosée de ses sueurs.

— Ton père ne l’a pas eue longtemps, cette propriété : quand il est mort, il ne la possédait que depuis trois ans. Ne te souviens-tu pas d’avoir demeuré, vis-à-vis d’ici, au bord de l’eau ?

— Il me semble, en effet, que je m’en souviens.

— Cette terre du bord de l’eau était la terre paternelle. C’est là que tes ancêtres ont vécu et sont morts.

Le pèlerin sortit tout à fait charmé de la bonne humeur de sa tante. Il se rendit chez M. Bélanger. Noémie s’en allait voir sa jeune amie Antoinette Delorme, que le médecin ve-