Personne n’osa s’opposer au désir du curé, et, par respect, nul n’insista.
Au moment où les orphelins et M. Lepage, cédant à l’invitation du bon curé, prennent le chemin du presbytère, Asselin arrive en calèche à la porte de l’église, saute de la voiture, attache son cheval et rejoint le petit groupe qui s’en va lentement.
À la vue d’Asselin, tous les gens s’arrêtent, curieux, et se retournent pour voir le résultat de son entrevue avec ses pupilles. Plusieurs paraissent étonnés de cette démarche de sa part. D’autres, sachant qu’il était plus méchant que sot, affirment qu’ils s’attendaient à le voir arriver ainsi. Les uns pensent qu’il dissimule ; les autres reconnaissent qu’il ne peut pas agir autrement, sans s’exposer au blâme et au mépris de toutes les honnêtes gens.
Eusèbe salue le curé d’abord, ensuite l’étranger, puis ses pupilles.
— Eh bien ! mon Eusèbe, lui dit le prêtre, le bon Dieu te rend les orphelins qu’il t’avait confiés déjà ; cette fois, il faut que tu les gardes avec soin.