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bottes de lin, tournant derrière les grands arbres, écartant les branches serrées des noisetiers et des saules, et criant toujours : Marie-Louise ! Marie-Louise !

Elle reprit le sentier qui conduisait au grand chemin et monta la côte. Debout, près de leurs braies muettes, ses amis de naguère, saisis d’étonnement, la regardaient monter.


II

L’AUBERGE DE LA COLOMBE VICTORIEUSE.


Lorsque Asselin fit une corvée pour brayer son lin, il y avait un mois que le muet avait été arrêté. Asselin savait ce qui s’était passé depuis l’incarcération du jeune homme, mais il ne savait pas la cause de la folie de Geneviève, et il soupçonna quelque crime nouveau. Quand il l’entendit appeler l’enfant, il éprouva de la joie, car il pensa : La petite est donc encore une fois perdue !

Nous laisserons les jeunes gens deviser sur l’incident qui a suspendu leur travail, et ré-