Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/208

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— C’est ma sœur !… ma petite sœur ! orpheline comme moi !… c’est ma petite sœur Marie-Louise !

— Votre sœur ? c’est votre sœur ? disait tout le monde dans l’étonnement.

On comprit alors la façon d’agir singulière et inexplicable du muet à l’égard de l’enfant, dans les rencontres précédentes.

Djos s’approcha du lit où se trouvait cloué le charlatan :

— L’événement n’a pas tourné comme vous l’espériez, lui dit-il. Si vous revenez à la vie, revenez à l’honnêteté…

Le charlatan se détourna la tête sur son oreiller fiévreux et son regard eut une expression farouche. Le pèlerin raconta comment il avait surpris le projet des brigands et comment il l’avait déjoué. Il révéla tout ce qu’il connaissait de ces misérables. Cédant aux instances de Lepage et de sa femme, il passa quelques jours avec sa sœur dans cette maison hospitalière.

Les habitants vinrent de loin pour le voir et lui entendre raconter sa vie malheureuse et sa miraculeuse guérison.