enivré d’une paix ineffable. Ses yeux humides attachés sur l’autel ne voient plus que le Ciel.
Au dernier évangile, quand tout le monde se tient debout, il reste agenouillé, car il n’a plus connaissance de ce qui se passe autour de lui.
La messe est finie. Les cierges ne brûlent plus sur les chandeliers d’argent ciselé. Le prêtre est à genoux sur les degrés de l’autel. Mais la foule ne paraît pas s’être écoulée. Partout, dans les bancs, dans les allées, les fidèles prient avec une extrême ferveur. On dirait que les âmes veulent faire au Seigneur une sainte violence.
Tout à coup, dans le silence profond, l’on entend une voix forte et tremblante murmurer lentement : Ave Maria, gratia plena ; Dominus tecum. Et au même instant le pèlerin se dresse, lève les mains au ciel et retombe à genoux en s’écriant : Je parle ! je parle ! Mon Dieu ! Sainte Anne, soyez bénis !…
Un cri d’admiration spontané, involontaire, fait trembler l’humble voûte de la petite église. Le prêtre ému publie la puissance et la bonté