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hélas ! la perdre aussitôt. Le fils d’Anselme Bureau que M. Lepage avait dépêché pour surveiller Geneviève et la ramener à la maison, revenait tout joyeux, le samedi matin, avec la petite Marie-Louise. À la vue de l’enfant, ce fut, dans l’honnête famille, une explosion de joie et des transports de reconnaissance envers Dieu. Une légère rougeur se peignit sur la face blême du malade. M. Lepage retourna lui-même à Québec pour chercher Geneviève et informer les officiers de la police de ce qui s’était passé chez lui deux jours auparavant. Il ne put retrouver Geneviève. La police promit de s’occuper de l’affaire.

Le pèlerin voit luire de loin, au pied des côtes élevées qui bordent le fleuve, l’humble flèche de la petite église de Sainte Anne. Ses yeux se reposent avec espérance sur la croix de fer. Une douce émotion agite son âme. En marchant il tient son chapelet : mais sa bouche muette ne peut répéter la prière de son cœur. Il s’excite au regret de ses fautes, et demande miséricorde. À mesure qu’il approche, son trouble augmente. Les gens qui le voient passer disent : c’est un pèlerin ! c’est un jeune homme qui a fait un vœu, et ils le