Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/136

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Cela fait de la peine, dit M. Lepage, de le voir grelotter ainsi : j’ai envie de lui donner des vêtements en attendant que les siens puissent sécher.

— Fais comme tu voudras, répond Madame Lepage, mais il pourrait bien oublier de te les rendre.

— Il ne peut pas s’en aller sans qu’on le voie.

M. Lepage s’avançant alors vers le pèlerin lui offre des habits, et à sa grande surprise le pèlerin refuse.

— Il faut au moins que vous vous chauffiez comme il faut, dit M. Lepage, en jetant dans le feu plusieurs morceaux de bois sec qui s’enflamment et pétillent gaîment. Dans tous les cas si vous ne voulez point changer d’habits, vous allez prendre une ponce à la jamaïque, cela vous fera du bien, continue le brave cultivateur.

Le pèlerin fait signe qu’il ne prendra rien, si ce n’est un peu de pain. M. Lepage insiste : c’est inutile.

— Singulier voleur, pense-t-il, qui ne prend