Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, 1877.djvu/95

Cette page a été validée par deux contributeurs.
98
LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

Ils marchent quelques instants, puis, s’arrêtent, criant bien haut : Marie-Louise ! Marie-Louise ! D’autres voix répètent dans le lointain : Marie-Louise ! Marie-Louise ! Ce sont les échos de la forêt ou les autres chercheurs. La pluie tombée la veille ne s’est pas desséchée ; et rien n’est plus désagréable que de marcher sous les bois humides. Chaque branche, chaque feuille que vous dérangez, égraine sur votre tête les froides gouttelettes dont elle est chargée.

Ils cherchèrent tout le jour. L’obscurité devint profonde sous les rameaux des sapins et des érables.

Plusieurs des hommes revinrent, croyant qu’il serait aussi bon d’attendre le retour du soleil, ou pensant que l’enfant, sortie de la forêt par un autre côté, s’était réfugiée, pour la nuit, chez quelque brave habitant du village ou du bord de l’eau.

Pendant que la petite Marie-Louise, avide et contente, cueille de ses mains empressées une riche talle de framboises, sa tante cruelle s’éloigne, et se cache derrière le tronc d’un érable. Elle épie les mouvements de sa victime. Elle n’attend pas longtemps. L’enfant