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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

— Viens ! viens ! réplique la tante inhumaine !

L’enfant suit à regret. De temps en temps elle se détourne pour chercher encore, des yeux, ses talles rouges et fournies. La femme et l’enfant disparaissent dans les entrailles de la forêt.

Quand Madame Asselin revint au logis elle était seule, et il faisait nuit. Son mari l’attendait avec impatience.

— La petite ? dit-il.

— Bien égarée, répondit la femme en souriant.

— On fera croire que tu t’es perdue toi-même. Attendons à demain pour donner l’éveil. Je dirai que tu devais aller coucher au moulin à farine, chez ta nièce.

— Et que tu ne pouvais pas avoir d’inquiétude au sujet mon absence.

— C’est cela !

Le lendemain matin Eusèbe Asselin courut chez Pierre Blais, lui dire que l’orpheline et sa tante, s’étant égarées dans le bois, avaient passé la nuit dehors, et que l’enfant n’était pas revenue. Pierre Blais avertit garçon Pérusse, qui