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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

Je sais aussi que Mademoiselle (il montrait Geneviève) se nomme Geneviève Bergeron. Et… je sais beaucoup d’autres choses…

— Diable ! qui êtes-vous ? disait le maître d’école. Et de ses yeux il dévisageait le marchand de drogues, et il mettait sa mémoire à la torture pour retrouver, dans le passé, quelqu’un qui ressemblât à cette barbe rousse jetée en broussaille sur cette figure de fouine. Soudain il pousse un cri : — Ha ! coquin ! je te reconnais ! Et il lance un nom à la face du marchand de drogues qui rit.

— Eh ! oui, vous l’avez ! C’est cela ! c’est lui ! c’est moi !… On gagne sa vie comme l’on peut.

— Les affaires ont l’air de bien aller ?

— Pas mal. Au reste, j’ai plusieurs cordes à mon arc. Mais j’ai des associés de fortune, et d’infortune…

— Je comprends !… Je comprends !…

— Que venez vous faire à Québec, vous ? Êtes-vous en vacance.

— Non ! je ne fais plus l’école. Cela ne paie point et ma santé s’en va.

— Qu’allez-vous faire ?