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LE PÈLERIN DE SAINTE ANNE.

bout d’un quart d’heure, même demande encore.

— Je ne sens plus de mal, dit le vieillard.

— Alors venez avec moi, marchez, ne craignez rien.

Le vieillard suit son sauveur. Il marche bien. Un cri d’enthousiasme s’élève du bateau. Le guéri saute au cou du docteur rouge et l’embrasse.

— Comment pourrai-je vous payer ? je suis pauvre ! je n’ai rien ! dit-il en pleurant.

— Bah ! je soigne les pauvres pour l’amour de Dieu, et les riches, pour de l’argent. Se tournant vers les habitants qui descendent du bateau : — Messieurs, si jamais vous avez besoin de mes services, venez à l’hôtel de l’Oiseau de proie, rue Champlain.

— J’y vais de suite ! pense le maître d’école. Et, se tournant vers Geneviève : viens, ma chère. Geneviève suivit le maître d’école. Plusieurs habitants, alléchés par la guérison merveilleuse dont ils venaient d’être témoins, se rendirent à l’auberge de l’Oiseau de proie. Ils en sortirent souriants et heureux, tenant dans leurs mains de petites bouteilles remplies